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Adeline

Le bercement de la mer

Dernière mise à jour : 2 juin 2022

Paupières closes, l’eau caresse mon corps tandis que je nage, en osmose avec le monde marin.


Je me sens légère, délivrée de tous les soucis des humains. Je suis enfin chez moi, je peux être moi-même. J’ondule aux côtés des poissons. J'ouvre les yeux. Chaque détail de leur petit corps est capté par mon regard attentif. Ils sont tous différents, je ne me lasse jamais de cette contemplation. Je me plais à observer les nuances de couleurs qui constituent chacun d’eux ; turquoise, corail, indigo, ébène… Soudain, mon bras réceptionne un petit coup de patte-nageoire. Je tourne la tête puis souris, le cœur gonflé de bonheur. Ce n’est pas un poisson, mais une belle tortue acajou et or, que je reconnaîtrais entre mille ; c’est Lyzinia qui m’a discrètement rejointe, heureuse de me retrouver. Elle m’a adoptée depuis des années. Nous nous sommes entendues à merveille dès le début ; nous nous comprenons en un regard.


Je poursuis ma déambulation à ses côtés, le temps n’existe plus. Quelque chose attire mon attention. Plus en profondeur, je perçois une ouverture sans la distinguer clairement. Une grotte sous-marine ? Un objet d’origine humaine ? Je veux percer ce mystère… Je m’approche doucement mais sûrement de mon objectif. Emplie de curiosité, j’accélère... La distance me paraît immense, quel artefact peut-il être enfoui si profondément ? J’accède enfin au passage, qui est de nature terrienne. L’espace est suffisamment grand pour que je me faufile, je vais découvrir l’intrus que cet endroit renferme. J’ai l’espoir que, s’il n’est pas trop imposant, je parvienne à l’extirper et à le ramener à la surface. Sa place n’est pas ici, elle est…


Oh… J’entends une voix lointaine, c’est un Autre… Je dois revenir sur terre…


Je ne suis pas l’une d’entre eux, ma vie est là-haut… J’enlace délicatement Lyzinia pour la saluer. Je ressens son chagrin pendant qu'elle me donne de légers coups de tête. Nous ignorons toutes les deux quand je reviendrai. Je quitte lentement mon refuge, le vague à l’âme. Plus je me rapproche de la plage, plus mon cœur se déchire. J’accélère pour abréger mes souffrances. Je contemple une dernière fois l’infini en murmurant « nous nous retrouverons » et je rejoins mes semblables, qui m’attendent impatiemment sur la côte car, sur terre, on n’a point le temps...


Adeline

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Le Rapace

2 commenti


Thierry Daumin
Thierry Daumin
19 mar 2022

On le sait que tu aimes la mer !

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Adeline
20 mar 2022
Risposta a

À défaut de la voir, j'écris sur elle

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